Dans la continuité du projet AJITeR par la culture, L’UFISC propose un travail approfondi autour de la revitalisation des territoires ruraux à travers l’accompagnement de projets culturels de territoires ruraux.
Cette démarche s’articule autour de trois axes structurants :
Nous nous référons à la définition d’un projet culturel de territoire de Philippe Teillet et Emmanuel Négrier :
« Un projet culturel de territoire est une organisation de l’action collective qui dépasse les seuls acteurs institutionnels, formalisé par un ou plusieurs documents stratégiques négociés et délibérés, ayant le bien commun territorial en perspective, au-delà d’un simple équipement ou dispositif qui se réfère à une échelle spatiale variable, en combinant développement artistique, culturel et territorial.(…) Un PCT manifeste un développement territorial par l’art et la culture. Un PCT consiste à faire de la culture avec le territoire, mais aussi à faire territoire avec la culture. C’est la fusion des deux qui est au principe d’un PCT ».
Négrier Emmanuel et Teillet Philippe, Les projets culturels de territoire, Presses universitaires de Grenoble, 2019.
Pour rappel : l’UFISC – Union Fédérale d’Intervention des Structures Culturelles – regroupe des fédérations et organisations professionnelles, regroupant elles-memes de nombreuses structures (environ 2500). Elle n’a donc pas vocation à proposer de l’accompagnement individuel aux porteur∙euse∙s de projets . À travers cette démarche, l’Union s’oriente donc vers l’accompagnement de démarches collectives (et donc impliquant ou vouées à impliquer des parties prenantes variées).
Pour plus de détails sur l’UFISC : https://www.ufisc.org/
Les territoires ruraux et périurbains sont aujourd’hui des espaces multifonctionnels en mutation. De nouvelles manières de vivre, de travailler, d’habiter, d’échanger, de produire et de se projeter s’y inventent.
Les lectures de ces territoires évoluent. On y perçoit de plus en plus, à rebours d’une représentation traditionnelle et figée (opposition rural/urbain, “zones blanches” …), des territoires de perspectives, contributifs, empreints de nouveaux imaginaires ; des territoires porteurs de sens et de sensible, en particulier à l’aune de la crise sanitaire. Ainsi, la perception d’un territoire agricole démuni, trop souvent regardé comme dépendant de centres urbains qui concentrerait tous les moyens et les services, doit être dépassée.
En effet, les territoires ruraux se situent bien souvent dans une démarche de progrès vis à vis de leur écosystème, qui tend vers un développement durable et solidaire des activités et vers une meilleure prise en compte du vivant.
Engagés dans des recompositions territoriales, socio-économiques et culturelles, ces espaces s’inscrivent dans de nouvelles logiques systémiques, de réseau, de transition écologique et sociale, de mise en capacité des ressources territoriales (humaines, naturelles, matérielles, artisanales, agricoles, culturelles et artistiques…).
De nombreux territoires ruraux se positionnent comme des espaces d’innovation et d’invention de solutions alternatives en matière de services publics, de développement agricole, de mobilité, de technologies et de pratiques culturelles, de gestion des ressources ou de transition écologique.
La dimension culturelle constitue un enjeu essentiel et un outil indispensable pour ce faire, car au-delà des multiples initiatives qui essaiment sur ces territoires, elle porte plus largement la reconnaissance des identités, des récits, des parcours et des capacités des personnes et de ces territoires.
La crise sanitaire de la COVID-19 a mis en exergue le chemin qui reste à parcourir face à la montée des inégalités et des précarités en temps de crise. Mais elle a également témoigné de la grande attractivité des territoires ruraux et accéléré une tendance de fond qui lui préexistait d’installation de populations urbaines.
Le plan de relance qui accompagne la sortie de crise se doit à la fois de renforcer la lutte contre ces inégalités et cette précarité qui subsistent, voire qui s’accroissent, et de capitaliser sur les nouveaux leviers qui émergent pour un développement des territoires durable et solidaire.
La recherche d’un développement social, culturel, écologique et économique des territoires, cohérent et équitable, passe par la prise en compte de la diversité des ressources et des initiatives. Cela concerne la pluralité des modèles organisationnels et économiques, facteurs d’innovation sociale. Et cela induit la capacité à expérimenter de nouveaux processus de concertation et de gouvernance. Les dynamiques locales, assises sur les capacités des territoires et inscrites dans des logiques de coopération plutôt que de prédation, doivent être reconnues et soutenues.
La participation à la vie culturelle de toutes et de tous constitue justement un des leviers pour revitaliser et faire vivre les expressions, les rencontres, le lien social, les imaginaires… et les territoires !
Dans ce contexte, il est d’autant plus important que les collectivités territoriales et les acteurs travaillent ensemble pour coconstruire les territoires de demain et permettre la revitalisation de la vie locale au plus près des habitants.
Dans nos sociétés en profonde transformation, l’art et la culture sont cruciaux. Ils participent au bien-être et à l’émancipation des personnes, tant individuellement que collectivement. Leurs enjeux relèvent des droits humains, du bien commun et de l’intérêt général. Ils sont au cœur de nos libertés et de notre vivre-ensemble. Le terme de culture est à saisir de façon large, dans un processus liant finement les personnes et les environnements dans lesquels ils vivent.
Chaque personne est reconnue comme être de culture, développant tout au long de son existence un processus d’identification culturelle, partageant ses ressources culturelles et ayant le droit de participer à la vie culturelle.
La culture interroge nos manières de construire ensemble nos modes de vie, nos organisations, nos relations, selon les principes et valeurs des droits culturels, inscrits dans l’ensemble indivisible, interdépendant et universel des droits humains.
N’oublions pas non plus le rôle de plus en plus reconnu de la culture dans l’économie globale comme locale. L’enquête de l’association OPALE sur les associations culturelles employeuses en France révèle notamment l’existence de 350 000 associations culturelles en France, dont 40 000 associations culturelles employeuses. Près de 40 % de ces dernières sont implantées en milieu rural ou péri-urbain soit environ 16 000 associations.
Ces 16 000 associations représentent environ 20 millions d’heures bénévoles par an soit 12 000 ETP. Elles font travailler un peu plus de 10 000 salarié∙e∙s pour un plus de 50 000 ETP et environ 20 000 travailleurs indépendants. Leur budget cumulé est situé entre 2,5 et 3 milliards d’euros.
Les milliers de structures de l’ensemble du territoire national, en majorité associatives et relevant toutes de l’économie sociale et solidaire réunies au sein de l’UFISC sont représentatives de ces plus de 40.000 acteurs qui agissent au quotidien pour cette vie culturelle.
Les territoires ruraux sont donc largement concernés et le dynamisme culturel s’y situe bien souvent également comme un facteur essentiel d’attractivité et d’hospitalité, que celles-ci soient touristiques ou résidentielles.
Pour penser la mise en œuvre de cette démarche d’appui aux projets culturels de territoires ruraux, l’UFISC s’appuie sur un comité de pilotage réunissant des organisations membres de l’UFISC, des acteur∙rice∙s culturel∙le∙s mobilisés autour de dynamiques de Projets culturels de territoires ruraux, des réseaux de l’ESS et du développement local, des chercheur∙euse∙s et consultant∙e∙s expert∙e∙s et des représentant∙e∙s de l’ANCT, du ministère de la culture et de réseaux de collectivités.
Envisagé comme un véritable “réseau de capacités”, ce comité de pilotage a pour objectif :
La démarche tentera également de croiser et de résonner avec des actions portées au sein d’autres espaces sociaux (solidarité internationale, ESS, social, santé, agriculture, développement durable et écologie…) et d’impliquer leurs acteur∙rice∙s au sein du co-portage de la démarche collective avec une volonté de décloisonnement et de diversité des parties prenantes.
Le comité de pilotage est constitué à ce jour de représentants : de l’UFISC et de plusieurs de ses organisations membres (FEDELIMA, THEMAA, FRAAP, FAMDT, CITI, FNAR) ; du ministère de la culture (DG2TDC) et de l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT) ; de la Fédération nationale des associations de directeurs des affaires culturelles des collectivités territoriales (FNADAC), de la fédération Culture.co (ex-fédération Art Vivants et Départements), de l’Association des Maires Ruraux de France (AMRF) et du Réseau Rural National (RRN) ; de l’Union Nationale des Acteurs du Développement Local (UNADEL), du Mouvement pour l’Économie Solidaire (MES), de l’Observatoire des Politiques Culturelles (OPC) et de la Confédération Nationale des Foyers Ruraux (CNFR) ; de Culture Lab 29 et de l’association OPALE-CRDLA Culture ; et de consultant·e·s experts dans l’accompagnement des projets culturels de territoires (Jean-Yves Pineau des Localos, Sébastien Cornu, Réjane Sourisseau, Yves Lecoq d’ARgesT, Aurélie Besenval…).
Vous souhaitez en savoir plus sur la démarche ou lancer une dynamique de projet culturel de territoire ?
Contactez-nous : gregoire.pateau@ufisc.org