Les territoires ruraux et périurbains sont aujourd’hui des espaces multifonctionnels en mutation. De nouvelles manières de vivre, de travailler, d’habiter, d’échanger, de produire et de se projeter s’y inventent. Engagés dans des recompositions territoriales, socio-économiques et culturelles, ces espaces s’inscrivent dans de nouvelles logiques systémiques, de réseau, de transition écologique et sociale, de mise en capacité des ressources territoriales (humaines, naturelles, matérielles, artisanales, agricoles, culturelles et artistiques…). Les lectures de ces territoires évoluent. On y perçoit de plus en plus, à rebours d’une représentation traditionnelle et figée (opposition rurale / urbain, “zones blanches”…), des territoires de perspectives, contributifs, empreints de nouveaux imaginaires ; des territoires porteurs de sens et de sensible, en particulier à l’aune de la crise sanitaire.
Ainsi, la perception d’un territoire agricole démuni, trop souvent regardé comme dépendant de centres urbains qui concentrerait tous les moyens et les services, doit être dépassée. De nombreux territoires ruraux se positionnent se positionnent en effet comme des espaces d’innovation et d’invention de solutions alternatives en matière de services publics, de développement agricole, de mobilité, de technologies et de pratiques culturelles ou de gestion des ressources.
La crise sanitaire de la COVID-19 a mis en exergue le chemin qu’il reste à parcourir face à la montée des inégalités et des précarités en temps de crise. Mais elle a également témoigné de la grande attractivité des territoires ruraux et accéléré une tendance de fond qui lui préexistait d’installation de populations urbaines. Le plan de relance qui accompagne la sortie de crise se doit à la fois de renforcer la lutte contre ces inégalités et cette précarité qui substituent, voire qui s’accroissent, et de capitaliser sur les nouveaux leviers qui émergent pour un développement des territoires durable et solidaire.
Dans ce contexte, il est d’autant plus important que les collectivités territoriales et les acteur·trice·s travaillent ensemble pour coconstruire les territoires de demain et permettre la revitalisation de la vie locale et ce au plus près des habitant·e·s. Il est primordiale d’accompagner ces entités, notamment les plus petites communes rurales, qui restent en demande d’ingénierie, de méthodologies et d’outillages. Le renforcement des intercommunalités nécessite également une plus grande coordination entre les acteur·trice·s du territoire pour développer des projets vivants.
D’autre part, la nouvelle période de programmation européenne 2021-2027 fait évoluer la stratégie d’attribution des fonds européens pour répondre aux mieux aux enjeux des territoires et des populations en lien avec les nouveaux défis qui se sont complexifiés par les répercussions de la crise sanitaire. Les programmes LEADER donnaient un cadre propice à l’émergence de projets collectifs et structurants fondés sur une approche ascendante. Afin de renforcer ce qui se construit sur les bases d’un maillage territorial fort et dynamique, la connaissance fine du territoire, des ressources et des enjeux, l’interconnaissance et la mise en réseau, l’échange de méthodologies et de bonnes pratiques sont essentielles.